EN BREF
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Dans un contexte climatique de plus en plus imprévisible, les exploitations agricoles doivent s’adapter pour survivre aux aléas des rendements. Ce défi a conduit certains agriculteurs à envisager des solutions innovantes telles que les retenues d’eau. L’exemple de Stéphane Leblond et de son beau-frère, qui ont investi dans une telle infrastructure, illustre comment un lac peut devenir un véritable sauveur face à des périodes de sécheresse sévères et à des rendements fluctuants. Ce témoignage met en lumière les enjeux liés à la gestion de l’eau et à la pérennité des exploitations agricoles dans un environnement en pleine mutation.
Dans le contexte des aléas climatiques croissants, les agriculteurs font face à des défis considérables concernant le rendement de leurs cultures. Cet article retrace l’expérience de Stéphane Leblond, un agriculteur confronté à des rendements irréguliers qui a décidé d’agir pour sécuriser son exploitation, grâce à la création d’une retenue d’eau. Ce choix audacieux lui a permis de maintenir son activité face aux incertitudes climatiques.
Les défis des rendements agricoles
Stéphane Leblond, agriculteur en partenariat avec son beau-frère, cultive des céréales telles que le maïs, le sorgho, le tournesol et le soja, tout en élevant du bétail. Comme beaucoup d’agriculteurs, il est tributaire des conditions météorologiques. Il se remémore des années où les sécheresses ont eu des conséquences dévastatrices : « Les rendements pouvaient chuter de 100 quintaux à seulement 40 ». Ces variations ont suscité des interrogations sur la nécessité d’un système d’irrigation pour garantir une production stable.
Avec des périodes de pluie de plus en plus incertaines, il est devenu essentiel pour Stéphane de trouver une solution durable. Malgré une précieuse retenue d’eau établie par ses parents en 1986, celle-ci ne permettait d’arroser qu’une surface limitée, laissant l’exploitation vulnérable aux aléas. Les coûts d’exploitation associés à un manque d’eau étaient devenus insoutenables, et il savait qu’il devait agir rapidement.
Le projet de retenue d’eau
En 2015, Stéphane décide de poursuivre la création d’une nouvelle retenue d’eau. Après plusieurs démarches, il se tourne vers le service Eaux Vives de Vivadour pour l’accompagner dans ce projet. Les démarches administratives pour obtenir les autorisations se révèlent longues et compliquées. En novembre 2016, un avis favorable est émis après une inspection du site par la Direction départementale des territoires (DDT), ouvrant la voie à la réalisation de cette retenue.
Le projet prend forme après la réalisation des études environnementales, et les autorisations finales sont accordées en 2017. Les travaux débutent finalement en novembre 2018, permettant une utilisation de la retenue pour la campagne suivante, en 2019. Les coûts totaux, s’élevant à 140 000 €, sans subventions, représentent un investissement significatif pour l’exploitation.
Une ressource précieuse pour l’exploitation
La retenue d’eau mesure désormais 42 500 m3 et permet d’irriguer une quarantaine d’hectares de cultures chaque année. « Cette retenue nous a permis de sauver l’exploitation », explique Stéphane. Avant sa création, l’incertitude quant à la récolte était omniprésente. En intégrant un système d’irrigation, il a sécurisé ses revenus et sa production, ce qui est crucial pour toute culture contractuelle.
Malgré les coûts de création et d’utilisation qui demeurent élevés, cette retenue représente aujourd’hui une bouée de sauvetage pour l’exploitation. L’opérationnalité d’un tel système permet une diversification des cultures, essentielle face à l’évolution du climat. Cependant, l’agriculteur reste vigilant quant à l’évolution des coûts de l’électricité et des céréales, qui pourraient influencer la rentabilité de son activité.
Un impact positif sur la biodiversité locale
Au-delà des aspects économiques, la retenue d’eau a également eu des effets bénéfiques sur la biodiversité locale. Stéphane constate l’apparition de nouvelles espèces d’oiseaux qui n’étaient pas présentes auparavant, ainsi que la présence de grenouilles et de crapauds, témoignant d’un environnement revitalisé autour de la retenue. Ce phénomène souligne l’importance de la gestion de l’eau et de la conservation des écosystèmes dans le cadre de l’agriculture durable.
Pour plus d’informations sur les pratiques de gestion de l’eau en agriculture, consultez le document de la FAO qui aborde ces enjeux cruciaux.
Critères | Détails |
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Situation initiale | Rendements aléatoires dus à l’absence d’eau. |
Type de culture | Céréales : maïs, sorgho, tournesol, soja. |
Problème majeur | Risque de sécheresse notable, rendements variant de 100 à 40 quintaux. |
Solution | Création d’une retenue collinaire pour stocker l’eau. |
Volume d’eau stocké | 42 500 m3 d’eau. |
Superficie irriguée | Environ 40 hectares irrigués chaque année. |
Coût de création | 140 000 € sans subvention. |
Bénéfice observé | Stabilité des revenus grâce à l’irrigation. |
Impact sur la biodiversité | Apparition de nouvelles espèces d’oiseaux et de grenouilles. |