Dans un contexte où la gestion de l’eau se trouve au coeur des préoccupations environnementales mondiales, le « One Water Summit », co-organisé par la France, le Kazakhstan et la Banque mondiale, a ouvert la voie au lancement des préparatifs pour la prochaine conférence des Nations Unies sur l’eau prévue en 2026. Cet événement, qui s’est tenu à Riyad le 3 décembre 2024, se veut un catalyseur essentiel pour renforcer la coopération internationale en matière de gestion des ressources en eau.
Les enjeux mondiaux liés à l’eau et leur gouvernance
La question de l’eau reste l’un des défis les plus cruciaux du XXIe siècle. Avec la croissance démographique, l’urbanisation rapide et le changement climatique, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement devient de plus en plus problématique. Selon l’ONU, près de 2 milliards de personnes manquent d’un accès fiable à l’eau potable, ce qui entraîne des conséquences graves sur la santé et le développement économique.

Un manque de gouvernance international
Malgré l’importance cruciale de cette ressource, la gouvernance de l’eau au niveau international a longtemps été fragmentée et inefficace. Contrairement à d’autres domaines comme le climat ou la biodiversité, l’eau est souvent considérée à l’échelle locale ou nationale. Lionel Goujon, responsable de la division Eau et assainissement à l’AFD, souligne que la gestion de l’eau est principalement une ressource locale qui se gère au niveau des bassins versants. Ce phénomène peut expliquer le manque d’une politique mondiale de l’eau.
Actuellement, moins de 30% des pays ont des politiques établies pour gérer efficacement leurs ressources en eau. Voici quelques éléments à considérer :
- Absence de conventions des Nations Unies standardisées concernant la gestion de l’eau.
- Le rôle des 26 agences des Nations Unies travaillant sur des questions liées à l’eau, créant une complexité dans la coordination.
- La nécessité d’un engagement politique fort pour stimuler des améliorations dans la gestion de l’eau.
Les initiatives récentes pour améliorer la situation
La création d’une envoyée spéciale pour l’eau auprès du secrétaire général des Nations Unies a été une avancée significative. Cette initiative vise à porter la question de l’eau sur le devant de la scène des discussions internationales et à améliorer la gouvernance. De plus, des conférences des Nations Unies sur l’eau sont prévues en 2026 et 2028, ce qui témoigne d’un engagement croissant à aborder ces défis mondiaux.
Parallèlement, des coalitions comme le Global Water Partnership et la Water Finance Coalition travaillent à rassembler des acteurs étatiques et non étatiques pour des partenariats durables et efficaces autour de l’eau. Ce type de collaboration pourrait mener à des progrès notables dans l’accès à l’eau et à l’assainissement à l’échelle mondiale.
| Initiatives Clés | Objectif | Organisateurs |
|---|---|---|
| One Water Summit | Renforcer la coopération internationale | France, Kazakhstan, Banque mondiale |
| Water Finance Coalition | Soutenir le financement des projets liés à l’eau | Banques publiques de développement |
| Sessions de l’ONU sur l’eau | Améliorer la gouvernance de l’eau | ONU, États membres |
Le « One Water Summit » : une opportunité unique pour l’avenir
Le « One Water Summit » se positionne comme une plateforme dynamique de discussion et d’innovation. Co-organisé à Riyad, cet événement a rassemblé divers acteurs, des gouvernements aux organisations non gouvernementales, en passant par des experts et des chercheurs. L’objectif était de créer un cadre collaboratif pour développer des solutions durables et concrètes aux défis liés à l’eau à l’échelle mondiale.

Les principales discussions du sommet
Durant le sommet, plusieurs thèmes clés ont émergé, soulignant les enjeux majeurs de la gestion de l’eau :
- Coordination internationale : La nécessité de clarifier et unifier la gouvernance de l’eau est devenue une priorité, en facilitant le dialogue entre agences et États.
- Financement : Le président de la République française a insisté sur le rôle crucial des banques de développement pour financer des projets d’infrastructure en eau.
- Technologies innovantes : L’utilisation de l’imagerie satellitaire et d’autres outils technologiques a été mentionnée comme essentielle pour le suivi des ressources en eau.
Ces discussions viseront à transformer en actions concrètes les engagements pris par les différents acteurs. Une initiative notable, la « One Water Vision », a été lancée pour encourager la collaboration entre les États et le secteur de la recherche, favorisant une meilleure connaissance des ressources en eau et leur gestion efficace.
Un engagement des leaders mondiaux
La présence des chefs d’État français et kazakhstanais a souligné l’importance politique accordée à la gestion de l’eau. En effet, lorsque les dirigeants prennent des engagements concrets, cela peut catalyser de réels progrès. Cela a été démontré dans plusieurs pays où l’initiative politique a conduit à des réformes significatives. Par exemple :
- En Égypte, l’AFD finance une extension de la plus grande station d’épuration d’Afrique, offrant ainsi des solutions innovantes au traitement des eaux usées.
- Au Cambodge, le soutien à la régie des eaux de Phnom Penh a permis d’instaurer un modèle de gestion efficace et durable.
- Au Brésil, Proparco soutient des projets de distribution d’eau dans les grandes villes, améliorant ainsi l’accès à l’eau potable.
Le rôle des acteurs non étatiques : Suez, Veolia et autres
Alors que la gouvernance de l’eau implique les États, les acteurs non étatiques ont également un rôle majeur à jouer. Des entreprises comme Suez, Veolia, et Eau Vive Internationale sont à la pointe de l’innovation dans le secteur de l’eau. Elles développent des solutions qui répondent à des besoins spécifiques tout en garantissant la durabilité environnementale.

Les contributions des entreprises privées
Les entreprises privées peuvent apporter des ressources, des technologies et une expertise précieuse. Voici quelques contributions clés :
- Innovation technologique : Les entreprises investissent dans la recherche et le développement de nouvelles technologies pour le traitement et la gestion de l’eau.
- Partenariats public-privé : Les collaborations entre gouvernements et entreprises permettent de mobiliser des financements et d’améliorer l’efficacité des projets.
- Sensibilisation et formation : De nombreuses entreprises mènent des campagnes de sensibilisation auprès des populations concernant l’utilisation responsable de l’eau.
Cet engagement des entreprises privées est essentiel pour atteindre les Objectifs de Développement Durable, notamment l’ODD 6 qui vise à garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. Les défis restent donc vastes, mais la détermination de l’ensemble des acteurs, publics et privés, offre l’espoir d’un avenir résilient en matière de gestion des ressources en eau.
| Acteurs du secteur de l’eau | Contributions | Exemples d’initiatives |
|---|---|---|
| Suez | Technologies de traitement | Projets de détection de fuites |
| Veolia | Gestion des déchets et de l’eau | Développement de stations de traitement |
| Eau Vive Internationale | Accès à l’eau potable | Projets d’eau dans les communautés rurales |
Anticiper l’avenir : les prochaines étapes vers 2026
Avec la conférence des Nations Unies sur l’eau en 2026 à l’horizon, il est impératif que les actions entreprises à travers le « One Water Summit » et d’autres initiatives soient soutenues. L’engagement de la communauté internationale à faire de l’accès à l’eau un droit humain fondamental doit se traduire par des résultats concrets sur le terrain.
Les stratégies à adopter pour un impact durable
Les acteurs impliqués dans la gestion de l’eau doivent se concentrer sur plusieurs stratégies afin de garantir un avenir durable :
- Renforcement de la coopération internationale pour garantir un partage équitable des ressources en eau.
- Investissement dans les infrastructures essentielles, comme les systèmes d’irrigation et les installations de traitement des eaux.
- Utilisation des nouvelles technologies pour améliorer la gestion des ressources et minimiser le gaspillage.
En mettant en œuvre ces stratégies, il est possible de relever les défis posés par la crise mondiale de l’eau. Ce chemin vers la résilience s’appuiera sur des partenariats solides et un engagement continu des États, des organisations internationales et des acteurs privés. Le résultat d’une telle coopération pourrait transformer la façon dont l’eau est gérée à l’échelle mondiale.
Source: www.afd.fr