EN BREF
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La rencontre internationale à Riyad, dans le cadre de la COP16 sur la désertification, met en lumière des sujets essentiels tels que la gestion des ressources en eau et leur rôle primordial dans la lutte contre les effets du changement climatique. À une époque où la pénurie d’eau touche des milliards de personnes à travers le monde, cet événement se veut un point de ralliement pour les nations afin de prendre des mesures concrètes face à cette crise humaine et environnementale. Les discussions qui y sont menées visent à établir des stratégies durables pour assurer un accès équitable à l’eau et à renforcer la résilience des écosystèmes fragilisés par la désertification.
Du 2 au 13 décembre 2024, l’Arabie Saoudite a accueilli la COP16 sur la désertification, mettant en lumière l’importance cruciale de l’eau dans ce contexte mondial. Ce sommet a permis de révéler le lien indissociable entre la gestion des ressources en eau et la lutte contre la désertification, défi qui affecte désormais près de 169 pays. Les discours tenus lors de cette rencontre ont souligné l’urgence de développer des solutions concrètes face à une crise de l’eau de plus en plus aiguë, exacerbée par le changement climatique et une gestion inappropriée des ressources naturelles.
Un contexte alarmant : la crise de l’eau mondiale
Le constat est préoccupant : près de 2,2 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à de l’eau potable de qualité. De plus, un tiers de la population mondiale souffre d’un manque d’assainissement adéquat. Ces réalités alarmantes ont été au cœur des discussions lors de la rencontre de Riyad, où il a été rappelé que 73% de la population mondiale se trouve dans des zones tributaires d’une grave pénurie d’eau au moins une fois par an. En outre, les glaciers, qui représentent une grande part de l’eau douce disponible, sont menacés de disparition dans un horizon proche si aucune action concertée n’est entreprise.
Activités de la COP16 : des annonces et des attentes
Le One Water Summit, organisé en marge de la COP16, a été une étape majeure pour aborder les enjeux de l’eau au niveau international. La présence d’Emmanuel Macron, président de la République française, a permis de porter la voix de l’Europe dans ce débat vital. Cependant, des ONG françaises comme la Coalition Eau ont exprimé des inquiétudes quant à la durée limitée de la rencontre, suggérant que trois heures n’étaient pas suffisantes pour traiter des problématiques aussi pressantes.
Des recommandations ont été formulées, notamment la nécessité de multiplier par six les investissements pour répondre aux objectifs d’accès à l’eau et à l’assainissement. Selon la Banque mondiale, il est estimé qu’il faudrait plus de 1 000 milliards de dollars par an pour faire face à cette crise. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une action collective et immédiate.
Un manque de coordination internationale
Durant le sommet, il a également été noté qu’il existe un manque de coordination entre les agences des Nations Unies concernées par la gestion de l’eau. Le besoin d’un mécanisme dédié à l’eau est devenu crucial, et des propositions ont émergé pour la création d’un poste d’envoyé spécial. Cela pourrait permettre de mieux structurer les efforts internationaux en vue des conférences à venir, notamment celle prévue en 2026 au Sénégal et aux Émirats arabes unis.
Il apparaît clairement que la question de l’eau reste un angle mort des efforts de l’ONU pour assurer le développement durable et la sécurité alimentaire. Les initiatives lancées lors de la COP16 doivent donc s’accompagner d’une volonté politique affirmée pour transformer ces discours en actions concrètes.
Vers une gouvernance mondiale de l’eau
Le One Water Summit a aussi permis d’envisager la nécessité d’une gouvernance mondiale de l’eau. La situation actuelle teinté de divergences d’approche et d’inégalités entre nations nécessite des initiatives communes pour une gestion durable et équitable de l’eau. De nombreux pays, dont 169 participants de la COP16, ont reconnu l’impact de la désertification sur leurs territoires et leurs ressources en eau.
Les discussions autour de la restauration des écosystèmes dégradés et de la gestion des sécheresses ont été centrales, compte tenu des impacts à long terme du changement climatique. Reconstruire des terrains désertifiés et développer des infrastructures adaptées pourraient, en effet, être des étapes clés pour lutter contre la pénurie d’eau et favoriser l’accès à cette ressource essentielle.
Les enjeux geopolitiques de l’eau
Enfin, il est important de considérer les enjeux géopolitiques liés à l’eau. Les tensions entre pays concernant l’accès aux ressources hydriques sont de plus en plus fréquentes, exacerbées par les effets du changement climatique. L’absence d’accords clairs sur la gestion des rivières internationales et des aquifères transfrontaliers pourrait conduire à des conflits futurs. Ainsi, la COP16 a non seulement été une rencontre sur la désertification, mais s’est aussi inscrite dans un cadre plus large de réflexion sur la gestion durable de l’eau à l’échelle mondiale.
Comparaison des enjeux de l’eau lors de la COP16 à Riyad
Aspect | Détails |
Problématique principale | Accès à l’eau potable et assainissement pour 2,2 milliards de personnes |
Objectif de la COP16 | Renforcer la gouvernance mondiale sur la gestion de l’eau |
Engagement des membres | 63% des nations déclarent une grave pénurie d’eau |
Durée du sommet | Rencontre de trois heures jugée insuffisante par les ONG |
Investissements nécessaires | Multiplier par six les investissements pour atteindre l’accès universel |
Ressources en eau | 69% de l’eau potable dépendante des glaciers menacés de disparition |
Initiatives mises en avant | Création d’un poste d’envoyé spécial pour l’eau |
Déclaration des ONG | Dénonciation des engagements politiques insuffisants |