EN BREF
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La question de la potabilité de l’eau en Charente-Maritime soulève des inquiétudes croissantes. La CADU, coordination des associations des usagers de l’eau, tire la sonnette d’alarme en dénonçant des subterfuges utilisés pour rendre l’eau consommable dans un contexte de pollution croissante. Denis Thibaudeau, son coordinateur, met en avant la fermeture de captages en raison de la contamination par des pesticides et un manque d’anticipation, plaidant pour des solutions durables et la protection des sources d’eau.

Dans la plaine d’Aunis en Charente-Maritime, la situation de l’eau potable suscite de vives inquiétudes. La CADU (Coordination des Associations des Usagers de l’Eau) soulève des questions essentielles concernant la qualité de l’eau du robinet, en mettant en lumière des astuces temporaires qui permettent de rendre l’eau consommable malgré une forte pollution persistante.
Contexte alarmant : la pollution de l’eau
Denis Thibaudeau, coordinateur de la CADU, présente un tableau préoccupant. La plaine d’Aunis est marquée par une forte pollution des eaux, principalement due à une concentration élevée de terres céréalières et l’utilisation de pesticides. Cela a conduit à la fermeture de nombreux captages d’eau potable. En effet, près de deux cents captages ont été déclarés non potables au cours des dernières décennies, illustrant l’ampleur du problème.
Les subterfuges pour la potabilité de l’eau
Pour faire face à cette situation, des subterfuges ont été mis en place afin de garantir une consommation d’eau à minima acceptable. Denis Thibaudeau dénonce ces stratégies, qui consistent souvent à mélanger différentes sources d’eau pour atteindre des normes de potabilité imposées. Cette méthode, bien que temporairement efficace, soulève d’importantes questions éthiques et de véritable sécurité sanitaire.
Une politique de traitement des eaux questionnée
La CADU critique la politique actuelle qui privilégie le traitement des eaux polluées plutôt que la protection des sources. En effet, plutôt que d’investir dans l’acquisition de terres agricoles autour des captages, les autorités ont opté pour des unités de dépollution dont les coûts sont à la charge des usagers. Denis Thibaudeau souligne que cette situation représente des centaines de millions d’euros dépensés sans véritable retour sur investissement pour la qualité de l’eau.
Une acteur clé : l’acquisition de terres agricoles
Un des axes de la solution proposée par la CADU est l’acquisition de terres agricoles proches des captages. L’organisme plaide pour un élargissement des périmètres de protection autour des captages, allant au-delà du kilomètre conseillé. Cette mesure pourrait non seulement préserver la qualité de l’eau, mais également réduire considérablement les coûts liés aux traitements de dépollution.
Le cas du captage de Casse-Mortier
Le captage de Casse-Mortier à Clavette représente un exemple marquant de la gravité de cette situation. Après un audit, ce captage a été fermée suite à sa pollution par des substances nocives. Les choix qui se présentent alors aux responsables sont limités : soit fermer le captage, soit déployer des unités de production éloignées de la source de contamination, engendrant des coûts additionnels considérables.
Les enjeux financiers de l’eau potable
La gestion de l’eau potable en Charente-Maritime est aussi un enjeu financier. La CADU souligne que les usines de production d’eau, comme celles de Coulonge et Saint-Hippolyte, tournent à moins de 60% de leur capacité. Ce suréquipement se traduit par des frais supplémentaires répercutés sur les utilisateurs, notamment en période estivale où la demande est à son pic.
Propositions innovantes pour une gestion durable
Face à ces défis, la CADU propose plusieurs alternatives. Parmi celles-ci, l’affectation d’une partie de la taxe de séjour à la gestion de l’eau, ou l’instauration de tarifs spéciaux pour les mois d’été. Ces solutions visent à alléger la facture d’eau pour les usagers tout en préservant la qualité essentielle des ressources hydriques locales.
Les soucis liés à l’eau potable en Charente-Maritime soulèvent des problématiques cruciales. Entre pollution des captages, coûts de traitement et propositions de solutions durables, la CADU appelle à une réflexion collective pour garantir un accès à une eau de qualité.
Comparaison des stratégies concernant l’eau potable en Charente-Maritime
Stratégies de la CADU | Conséquences/Alternatives |
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Achat de terres agricoles près des captages | Protection des ressources en eau et réduction de la pollution |
Fermeture de captages trop pollués | Augmentation de la dépendance à des unités de dépollution coûteuses |
Prévention de la mixité des eaux | Garantir une meilleure qualité de l’eau consommée |
Proposition d’une taxe de séjour pour financer l’eau | Redistribution des coûts entre habitants et touristes |
Requête de normes de potabilité renforcées | Moins de dérogations préfectorales et meilleure sécurité |