EN BREF
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Dans les communes de Papara et Arue, l’accès à l’eau potable ne pose plus de problème, tant la ressource est abondante. Cependant, derrière ce tableau idyllic, se cachent des défis financiers majeurs liés à la modernisation des infrastructures hydrauliques. Alors que les besoins en investissements se font de plus en plus pressants, les élus locaux doivent jongler entre la gestion de l’eau et les réalités économiques, posant ainsi une question cruciale : comment assurer un approvisionnement fiable et durable tout en respectant les contraintes budgétaires ?
Dans les communes d’Arue et Papara en Polynésie, un paradoxe émerge : si l’eau potable semble abondante, les collectivités font face à des défis financiers importants pour moderniser leurs infrastructures hydrauliques. Alors qu’aujourd’hui, la potabilité de l’eau ne pose plus problème, il est nécessaire de trouver des solutions financières pour rénover et entretenir les systèmes de distribution de cette ressource précieuse.
La situation actuelle à Papara
À Papara, l’eau coule en apparence sans fin, mais la réalité est différente pour de nombreux foyers. En effet, chaque nuit, des centaines d’habitants situés sur les hauteurs de la commune subissent des restrictions d’approvisionnement. William Le Coustour, l’un de ces résidents, déplore que « à 22h, on n’a plus de pression jusqu’à 5h du matin », ce qui complique les matinées pour les familles qui doivent se lever tôt. Ce paradoxe soulève des questionnements, d’autant plus que le forage de Maruia et ses deux pompes sont situés à quelques centaines de mètres de sa maison.
Les responsables techniques précisent que la gestion de la ressource hydraulique oblige à des coupures régulières pour préserver les infrastructures : « Quand on coupe une pompe, forcément il y a une répercussion sur la production, les débits baissent », explique Cindy Leroux, directrice par intérim de l’Epic Vaipu. Elle souligne qu’il est crucial de réengorger la nappe en préservant l’équilibre du système.
Les défis budgétaires à Arue
Dans la commune d’Arue, le défi en matière de gestion de l’eau se traduit également par des contraintes financières. Bien qu’Arue ait été pionnière en matière de facturation pour l’eau dès 2004, chaque année, le budget lié à l’eau affiche un déficit. Pour la première fois cette année, les élus ont décidé d’augmenter les factures de 25 % dans le but d’équilibrer les comptes. Teura Iriti, le maire, insiste sur l’importance de soutenir le système : « Il nous faut à un moment donné équilibrer ce budget », tout en assurant que la communication avec les usagers sera renforcée.
Une tarification inadaptée
À Papara, un système forfaitaire uniformisé s’applique où chaque ménage, peu importe sa consommation, s’acquitte d’un montant fixe de 21 000 cfp, ou 31 000 cfp selon la taille de leurs canalisations. De cette manière, l’EPIC Vaipu espérait récolter jusqu’à 95 millions cfp, mais en réalité, elle ne récupère que 60 % de ces recettes. Sonia Punua, la maire, souligne le défi que cela représente : « Il y a des familles qui paient, d’autres pas, mais on trouve toujours des solutions avec elles ».
Gestion de l’eau : entre gaspillage et fuites
Malgré le fait que l’eau soit chlorée et jugée potable, l’inefficacité du système se traduit davantage par le gaspillage et les nombreuses fuites qui affectent le réseau. Pour rectifier la situation, la municipalité prévoit d’introduire une facturation au volume en 2026, afin de mieux responsabiliser les consommateurs. Ce changement pourrait encourager un usage plus réfléchi de cette ressource essentielle.
Des investissements nécessaires
Les défis rencontrés sur le terrain incluent également des infrastructures vieillissantes nécessitant des réparations constantes. Tihoti Ligthart, directeur des services techniques d’Arue, évoque une rétrocession d’infrastructures datant de plus de 50 ans qui nécessitent un renouvellement urgent : « C’est une rétrocession faite par le Pays… que l’on doit renouveler selon le schéma directeur ». Ce dernier prévoit un investissement de 3 milliards cfp sur plusieurs années, financé par l’État, la commune, et les administrés.
Les enjeux liés à l’eau en Polynésie sont donc complexes. Les communes d’Arue et Papara, tout en disposant d’une ressource en apparence abondante, doivent faire face à un ensemble de défis financiers et techniques pour garantir un accès durable et équitable à l’eau potable pour tous leurs habitants.
Comparaison des défis hydrauliques à Arue et Papara
Critères | Arue | Papara |
Disponibilité de l’eau potable | Goût et qualité satisfaisante | Abondante, mais variabilité nocturne |
État des infrastructures | Vieillissantes, nécessitant des réparations | En amélioration, mais des fuites persistantes |
Budget nécessaire pour rénovation | 3 milliards cfp prévus | Gaspillage notable, 95 millions cfp escomptés |
Tarification de l’eau | Facturation prévue avec augmentation de 25% | Facture unique, solutions de paiement flexibles |
Gestion des ressources | Priorité à l’équilibre budgétaire | Responsabilisation par facturation volumétriqque prévue en 2026 |
Engagement communautaire | Communication sur la conservation de l’eau | Soutien pour les familles qui rencontrent des difficultés |